Valoriser son expérience d’entrepreneur auprès des recruteurs dans le cadre d’une réorientation professionnelle
Par choix ou contraint, vous souhaitez changer votre statut d’entrepreneur pour devenir ou redevenir salarié ? Avec 4 millions de professionnels indépendants en France, ce scenario n’est pas atypique. Comment mettre en valeur vos compétences acquises en tant qu’entrepreneur ? Comment rassurer les recruteurs et prendre ce virage délicat avec succès ? Quelques conseils pour adapter votre discours et bien opérer ce changement.
Dressez le bilan
En amont, dressez le bilan de votre expérience sans la considérer comme un échec. Vous vous êtes lancé dans l’entreprenariat, c’est aussi vu comme un challenge ! Ces dernières années, les choix professionnels sont plus mouvants, moins linéaires, en raison d’une volonté croissante de donner un sens au travail et à l’épanouissement professionnel. Valorisez votre envie de changement et assumez pleinement votre choix en donnant aux recruteurs vos principales motivations à repasser à la vie salariale.
Pour tirer un bilan de votre étape entrepreneuriale et avant de vous lancer dans une recherche d’emploi salarié, posez-vous ces questions :
- Quelles ont été vos réussites majeures ? Vos plus grandes fiertés ?
- Quels obstacles avez-vous réussi à surmonter ?
- Quelles compétences clés avez-vous développées ?
- Qu’est-ce qui vous a manqué dans le salariat ?
- Qu’est-ce qui vous a déplu dans l’entreprenariat ?
Votre activité n’a pas fonctionné ? Cela est aussi une opportunité d’apprentissage et en préparant ce point, vous anticipez les futures questions des recruteurs. La pire erreur serait de laisser transparaître que c’est un choix par dépit ou subi. Listez également les compétences spécifiques tirées de cette expérience entrepreneuriale. Des réponses préparées vous donneront plus d’assurance et pourront rassurer les recruteurs.
Si vous rencontrez des difficultés à répondre à ces questions, un bilan de compétences peut également être une option à envisager. Il vous permettra d’identifier au mieux vos compétences, vos motivations profondes et de prendre de la hauteur sur l’ensemble de votre parcours professionnel. C’est un outil très utile pour réussir à bien cibler vos futures candidatures et optimiser votre recherche à venir.
Adaptez votre candidature !
Ce conseil est valable pour toutes les candidatures, mais est essentiel quand on est dans une démarche de repositionnement professionnel. Il convient de mettre à jour et d’optimiser vos outils de recherche d’emploi.
Le terme de « chef d’entreprise » ou de « directeur », bien que valorisant, englobe trop de fonctions et de compétences associées quand on vise un poste en particulier. Pour être davantage explicite, listez les compétences spécifiques et les réalisations de votre expérience (exemples : « Chiffre d’affaires de 80 K€ », « Management de 8 vendeurs ») en rapport avec le travail pour lequel vous postulez. Tout élément chiffré est une réelle valeur ajoutée car mesurable pour les recruteurs.
Votre lettre de motivation doit apporter une explication claire et concise sur votre virage professionnel en n’omettant pas d’intégrer quelques réussites concrètes qui apporteront une preuve de votre capacité à rebondir et à vous adapter au poste à pourvoir.
Si vous postulez dans une petite entreprise, mettez en avant votre côté « couteau suisse » et multi-compétences, ce sera particulièrement apprécié.
Rassurez les recruteurs !
Les recruteurs peuvent avoir certaines réticences à embaucher un ex-entrepreneur :
- Sera-t-il capable de travailler en équipe ? – soulignez qu’un travail d’entrepreneur n’est jamais tout à fait un travail solitaire. Vous avez sûrement des clients, des fournisseurs, ou des associés : vous avez donc l’habitude du travail d’équipe.
- Ne va-t-il pas s’ennuyer ? – c’est vrai qu’en tant que chef d’entreprise, vous avez touché un peu à tout et avez dû changer de casquette selon les missions et tâches à effectuer. Tournez-le à votre avantage : vous êtes adaptable et faites preuve de curiosité intellectuelle. Vous êtes capable d’avoir une vision globale de l’entreprise, de mesurer l’impact des décisions sur plusieurs pans de l’entreprise. Pour autant, vous savez rester à votre place quand il le faut et ne pas empiéter sur les domaines d’intervention des autres départements.
- Sera-t-il à l’aise dans un rapport hiérarchique ? – vous êtes habitué à travailler avec une grande autonomie, ce qui peut effrayer le recruteur. Vous devez faire passer le message que vous ne redoutez pas d’être managé, et que vous avez un profond respect pour les règles hiérarchiques. Rassurez le recruteur sur le fait que vous saurez respecter les décisions qui ne viennent pas de vous.
- Est-il prêt à s’engager pleinement dans l’entreprise ? – pour apaiser efficacement ce doute, il faut que, de votre côté, vous ayez fait le deuil de votre indépendance et de cette forme de liberté. Vous pouvez énumérer les avantages que vous voyez à ce nouveau statut en comparaison de votre ancien.
Enfin, misez sur vos qualités et compétences comportementales afin d’ôter tout dernier doute possible :
- Devenir entrepreneur, c’est être capable d’aller de l’avant, d’accueillir de manière positive les challenges et faire preuve d’adaptabilité.
- La capacité d’innovation et la créativité sont essentielles : vous avez créé un projet de toutes pièces et l’avez fait vivre plus ou moins longtemps.
- Vous avez dû convaincre des clients, des fournisseurs, des partenaires financiers, etc. et avez su écouter leurs feedbacks pour vous améliorer : vos qualités de persuasion sont avérées.
- Vous avez une vision précieuse et globale du secteur d’activité dans lequel vous avez exercé.