De l’action pour le climat résulte des incidences économiques pour nos territoires et nos organisations que nous pouvons anticiper et accompagner à l’appui de divers modèles qui doivent encore être éprouvés : écodéveloppement, écologie industrielle, économie circulaire, plus récemment community wealth building, économie du donut, économie régénérative ou fondamentale, territoire résilient…

En effet, chacune de ces approches impacte les leviers classiques du développement économique pour tendre vers un développement durable et avoir un impact positif sur la société par l’activation des piliers désormais bien connus de la RSE (social, environnemental, économique, gouvernance) pour être mis en application aux bonnes échelles (macro, méso ou locale).

L’économie circulaire[1] par exemple cherche à agir sur la réduction des 70% des émissions de GES (gaz à effet de serre) qui sont dues à l’extraction et à la transformation des ressources. Il s’agit de limiter autant que de possible la mobilisation des ressources via notamment l’éco-conception & l’achat durable ; le recyclage et le réemploi, l’économie de la fonctionnalité.

Mais très concrètement, comment projeter ces nouveaux modèles sur un territoire et les traduire dans une politique de développement économique durable et opérationnelle ? Comment concilier la création de valeur (économique & sociale) avec la préservation des ressources (sol, matières, air, biodiversité…) ? Comment engager les entreprises à produire de la richesse et de l’emploi tout en réduisant la consommation des ressources et l’émission de pollutions ?

Pour les collectivités compétentes, nous identifions deux niveaux d’actions :

• Agir à sa propre échelle d’abord, au sein de son organisation : interroger sa politique achat & ses dépenses énergétiques ; agir sur les comportements & les usages en mobilisant son personnel ; développer des stratégies d’investissement de long terme…
• Infléchir son territoire en élaborant des politiques publiques claires, priorisées et impactantes : emplois non délocalisables, recyclage foncier & immobilier, entrepreneuriat à impact, réduction de la dépendance territoriale en matière d’approvisionnement des filières à enjeu, accompagnement des entreprises à la transition écologique, incitations financières et écoconditionnalité des aides publiques… La complexité de ces enjeux engage à adopter une approche à la fois systémique et pluridisciplinaire qui nécessite de créer de la cohérence entre les politiques publiques (notamment de mobilité, de développement économique et de l’emploi, de formation, d’insertion, de sécurité alimentaire…) et d’être en capacité de travailler l’inter-services (« dé-siloter »). Cela passe également par le déploiement de démarches de coopération et de coproduction renforcées avec l’ensemble des acteurs du territoire, et en premier lieu les entreprises. L’agglomération grenobloise s’est ainsi appuyée sur le Pacte Économique Local créé à la suite de la crise Covid avec les entreprises pour mettre en œuvre sa stratégie d’économie circulaire.

En outre, dans un contexte de réduction importante des marges de manœuvre de l’ensemble des acteurs publics, il est nécessaire de prioriser son programme d’actions vers une plus grande prise en compte des mesures d’impact et d’efficacité pour véritablement produire du changement et impulser des transformations.

Selon notre retour d’expérience, la mise en œuvre de ces nouveaux modèles d’action et de coopération s’appuie sur 3 leviers principaux permettant d’inscrire son territoire dans une démarche de développement économique durable en phase avec les enjeux de transition :

• Faire de l’économie circulaire un levier d’innovation et de création de valeur en accompagnant la transformation des entreprises locales autour des enjeux de sobriété, de partage et de régénération ;
• Créer des alliances et des coopérations entre les acteurs économiques du territoire pour encourager et faciliter l’engagement collectif & individuel ; la mobilisation des TPE/PME reste un défi majeur sur ce sujet ;
• Elaborer une stratégie sur-mesure, à l’image de son territoire, sans chercher à appliquer un concept ou une démarche « clé en main ».

Pour inscrire votre territoire dans une vraie ambition de transformation économique, sociale et écologique, Sémaphores vous aide à faire le point pour évaluer votre politique de développement économique à l’aune des enjeux de transition et vous permet de bénéficier d’une ingénierie nécessaire à la conduite et l’aboutissement de votre projet (de l’idée à l’action) : mobiliser les acteurs économiques & les filières stratégiques, engager un plan d’action opérant, organiser la collecte, la mise en commun et l’analyse des données à l’appui d’espaces partagés pour mieux comprendre où positionner l’action, engager des stratégies de long terme…

Pour en savoir plus

[1] L’économie circulaire se définit comme un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien être des individus (définition de l’ADEME).